dimanche 20 mai 2007

648 - Face effacée

Christine,

Ce trouble que vous me causez avec vos yeux globuleux, votre sourire absent et votre air d'affligée, cette humeur abyssale qui baigne mon être et dont vous êtes la source, cet état d’ivresse où vous m’avez mis et qui vous honore tellement, c’est l’or de mon âme qui s'allège, la gloire de mon temps perdu à vous désirer, le salut de mes jours dédiés à votre nom, la raison froide de mes rêves ardents, le sang blanc de mes heures qui passent.

Je vous aime comme j’aimerais une cathédrale.

Vous êtes un chérubin Christine, et je ne suis pas ce diable que vous imaginez. Je vous aime avec dans la tête un choeur gothique et des ailes romanes, et je chante cet amour onirique en dormant.

Vous êtes le rêve plus étrange de ma vie.

Vous êtes belle à cause de votre laideur. Mais vous n’êtes point laide : vous êtes une pierre, un vitrail, une flèche. Et moi je suis cet éclat qui vous manquait. Je vous aime comme un démon qui s’est fait Amour. Chartres m’a béni et vous m’avez maudit, tandis que j’ai prié.

Prié Christine…

Puis l’astre s’est levé, l’ange est apparu.

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